Le « Quoi de neuf ? »
C'est une pratique qui vient de la Pédagogie Institutionnelle, où elle portait le nom d' « entretien du matin ». Il s'agit d'un moment où un enfant peut s'exprimer sur un sujet de son choix et répondre aux questions des autres élèves.
Comment faisons-nous ? Quels problèmes rencontrons-nous ? Comment tâchons-nous de les dépasser ?Les pratiques sont variées :
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les enfants peuvent s'exprimer librement, par exemple, en maternelle, sur des temps de 10 minutes.
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ils peuvent avoir une consigne : raconter un événement exceptionnel, apporter un objet de la maison et en parler.
Trois problèmes se posent alors :
- d'abord, la difficulté qu'éprouvent les enfants à se débarrasser des attentes supposées du maître : par exemple, certains apportent des livres qu'ils n'ont pas lus lorsqu'on leur demande d'apporter un objet personnel
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- ensuite, cette activité peut avoir pour effet de rendre visible aux enfants les inégalités qu'il y a entre eux : certains racontent des loisirs de luxe tandis que d'autres affirment ne rien faire chez eux.
- enfin, il semble que certains élèves préfèrent ne rien dire, sans que cela ne manifeste pour autant une souffrance.
Il est possible, pour combattre ces derniers problèmes, de faire en sorte que chaque élève passe devant la classe. Mais l'activité devient alors plus longue (plus de 30'), avec le risque que les élèves les plus jeunes se lassent
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l'activité peut être institutionnalisée : les élèves souhaitant parler s'inscrivent à l'avance, des rôles (donneur de parole, secrétaire) sont répartis et le déroulement (parole libre, questions) est récurrent. On perd toutefois alors en spontanéité : un enfant qui a vécu quelque chose d'important (naissance d'un frère, etc.) ne doit et ne peut de toute manière pas attendre une semaine pour en faire part. C'est pourquoi le « Quoi de neuf ? » se double d'un autre moment de parole, les « 3 minutes du matin » (
je suis pas sûr du nom ), pendant lesquelles il lui est possible de raconter les événements qui l'occupent.
La mise en œuvre de cette activité au secondaire se heurte à certains problèmes spécifiques : le rapport entre le temps (qui manque) et les programmes (chargés) oblige de fait à rejeter toute activité perçue comme gratuite, ou dont le bénéfice ne paraît pas immédiatement rattaché aux injonctions officielles.
Cette pratique présente pourtant des intérêts manifestes. Lequels ?Les thèmes et les questions abordés par les élèves peuvent fournir l'occasion d'un exposé, ou le point de départ d'une recherche menée au sein de la classe : de façon plus générale, on peut dire qu' ils permettent d'amorcer les apprentissages à partir des dézirs des zélèves .
Dans la P.I., ce moment a lieu le matin car il permet aux enfants de faire transition entre la maison et l'école, par l'évocation à l'école des questions personnelles.
Enfin on peut évoquer tous les bénéfices associés à la prise de parole en public (clarification de sa pensée, recherche d'une expression intelligible, … ) et à l'écoute active (concentration ) .